Il y a actuellement cinq ponts interprovinciaux entre Ottawa et Gatineau. Les discussions sur la construction d’un 6e pont durent depuis des décennies.
La Commission de la capitale nationale (CCN), le ministère des Transports de l’Ontario et le ministère des Transports du Québec ont lancé une évaluation environnementale en 2006 afin d’évaluer les solutions de rechange possibles pour le lien interprovincial, d’atténuer la congestion au centre-ville et de régler le problème des gros camions qui circulent au centre-ville.
Chronologie
En 2013, une étude a recommandé la construction d’un pont au-dessus de l’île Kettle comme meilleure option globale, mais l’ensemble du projet a été abandonné.
En 2020, la CCN a commandé une mise à jour de l’étude de 2013.
En janvier 2022, la CCN a relancé le projet, en se concentrant sur seulement trois corridors possibles, soit l’île Kettle (Corridor 5), l’île Lower Duck (Corridor 6) et la baie McLaurin (Corridor 7) à l’est du centre-ville (voir la carte).
En octobre 2022, la CCN a commandé des études géotechniques de la rivière des Outaouais afin d’évaluer la faisabilité du projet.
Contexte
La pression continue en faveur d’un pont interprovincial dans l’est de la ville est une décision politique fédérale qui aura un impact énorme, non seulement sur toutes les collectivités de l’est de la ville, mais aussi sur la planification des transports et l’infrastructure de circulation d’Ottawa.
Il est proposé de construire à l’est d’Ottawa un pont interprovincial à six voies conçu pour les camions lourds, avec deux voies dans chaque direction, deux voies réservées aux autobus et des sentiers supplémentaires. Il y a trois corridors proposés : l’île Kettle (C5), l’île Lower Duck (C6) et la baie McLaurin (C7).
Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) informera le Ministre de l’emplacement qu’il recommande pour un nouveau lien interprovincial lorsque toutes les études connexes seront complétées au printemps et à l’été 2024. La période de consultation générale de la CCN qui suivra est estimée à un an et demi.
À l’origine, le projet de pont visait entre autres à atténuer le problème des camions au centre-ville, mais aucune des études menées n’a confirmé que cet objectif serait atteint. En fait, l’Étude de mise à jour a constaté que les trois options ne réduiraient la circulation des camions que de 15 %, 10 % et 5 % respectivement. À noter que l’option d’un tunnel qui réduirait de 65 % la circulation de camions a également été envisagée, mais rejetée en raison de son coût trop élevé.
Le coût total prévu du projet s’élevait à plus de 2 milliards en dollars de 2010. Ce montant atteindrait maintenant près de 3 milliards et pourrait facilement s’accroître sensiblement, vu la nature imprévisible du projet. Ce coût estimatif ne comprend pas les coûts d’infrastructure ni les coûts d’entretien tout au long du cycle de vie, qui seront très élevés et payés par tous les contribuables d’Ottawa, du moins jusqu’à ce que la Province de l’Ontario prenne officiellement en charge la route 174, ce pour quoi il n’existe pas encore d’engament ni d’échéancier précis.
Tout pont, surtout dans la Ceinture de verdure, aurait d’importantes répercussions écologiques et environnementales qui mettraient en péril des espèces et des habitats, pollueraient l’air et l’eau de la région, causeraient l’érosion des terres et du sol et détruiraient de précieuses terres agricoles et des espaces verts récréatifs chers aux résidents. Tout cela semble contredire le Plan de la capitale du Canada de 2017 à 2067 de la CCN, qui vise à protéger et à mettre en valeur l’intégrité écologique de la région de la capitale nationale. Pour plus de détails sur la mesure dans laquelle la CCN elle-même valorise la Ceinture de verdure et en fait la promotion, visitez : Ceinture de verdure — Commission de la capitale nationale (ncc-ccn.gc.ca) et 00000 Cover-Page_jan2014 (ncc-website-2.s3.amazonaws.com).
De plus, chaque emplacement proposé pour un pont dans la Ceinture de verdure traversera le parc riverain Sir-George-Étienne-Cartier. Le Rapport de consultation publique (décembre 2021) identifie le parc comme « un joyau public qu’il faut préserver », avec des dizaines de milliers de visiteurs qui accèdent aux sentiers et aux parcs pour marcher, courir, faire du vélo et du ski, entre autres.
La plupart des résidents ne sont pas au courant du fait que la perspective d’un pont refait surface, car jusqu’ici, SPAC et la CCN ont été loin d’être transparents.